En 2017, l’activiste et président de l’ONG Urgences Panafricanistes Kémi Séba avait brûlé un billet de 5 000 F CFA. Son geste provocateur avait relancé le débat sur cette monnaie.

Dans la zone UEMOA, la stabilité monétaire est une réalité : l’inflation a toujours été maîtrisée depuis la dévaluation du FCFA de 1994, contrairement aux autres pays de la CDEAO (Nigeria, Ghana…) qui connaissent des inflations de plus de 10 %. Cette stabilité monétaire a permis à la zone UEMOA de mettre en place des politiques économiques dans le long terme avec un faible décalage entre les scénarios pessimistes et optimistes.

La zone monétaire la plus stable au monde

Depuis 2011, les pays de la zone UEMOA sont rentrés dans une dynamique de croissance soutenue encore plus intéressante. Pourquoi quitter, alors, une zone stable, qui nous permet d’avoir une croissance économique soutenue qui avoisine les 7 %, au moment où l’Afrique affiche son taux de croissance le plus faible depuis 25 ans (1,6 %), pour rejoindre une zone chroniquement instable du fait du poids du PIB du Nigeria, qui dépend aux trois-quarts du pétrole ? Comme le pétrole est très volatile et l’économie nigériane ne dépend que de cette ressource naturelle, on doit s’attendre à une monnaie très instable pour les pays de la CEDEAO.

Bien que la monnaie puisse être considérée comme un instrument de développement, le ciblage d’inflation – politique monétaire qui vise à fixer des objectifs d’inflation sur une période donnée – reste, par expérience, la stratégie de politique monétaire dominante – ce qu’on appelle la « mission hiérarchique ». Seule la Réserve fédérale américaine (FED) a une mission duale, à savoir : stabiliser les prix et chercher la croissance économique.

La zone UEMOA est aujourd’hui la zone monétaire la plus stable au monde. Elle a surtout besoin de mettre en place une économie de transformation des ressources en améliorant le climat des affaires pour créer davantage de valeur ajoutée et lutter, par conséquent, contre le chômage.

Cheikh Ahmed Bamba Diagne, Directeur scientifique du Laboratoire de recherche économique et monétaire (LAREM), Université Cheikh Anta Diop de Dakar

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